Ce petit voilier de régate a été construit en 1887 par le chantier Blasse à Chantenay-sur-Loire.

Sa coque acier de 3mm a été rivetée à chaud et à la main , puis galvanisée. Dérive, puit de dérive et gouvernail sont en tôle.

Six caissons en tôle galvanisée, de 75 litres chacun, garantissent l'insubmersibilité du dériveur qui selon Paul Aubin " avait une fâcheuse tendance à chavirer en vent arrière, il faut dire qu'il portait 30 m2 de voilure ".

Il possède un gréement houari d'origine avec un mât spruce verni de 5,6 m, une vergue de 6 m et une bôme de 5,20 m qui dépasse le tableau arrière de près d'un mètre !
Il est doté d'un bout-dehors de 1,80 m.

Il appartient alors à M. Rogatien Levesque qui l'utilise en régate (jauge corrigée de 1Tx en 1902).

C'est ce même Rogatien Levesque qui fit construire le " VÉTILLE ", cinq ans plus tard par les chantiers Dubigeon.

Le " VÉZON " fait partie de cette catégorie de petits yacht communément appelés les " houaris nantais ".

Construits avec le soin le plus extrême (les rivets ne sont apparents qu'à l'intérieur de la coque), ils sont très en avance sur leur temps et donc des concurrents redoutés qui raflaient tous les prix...

quand ils ne coulaient pas, ce qui était relativement fréquent tant ils étaient sur toilés !

Le bateau est acquis en 1936 par M. Baptiste Aubin, charpentier de marine en bois, père de Paul Aubin, l'actuel propriétaire. Il le modifie en lui donnant un gréement plus raisonnable.

Le bout-dehors fut nettement réduit et la grand voile perdit son immense pic, alors que le mât fût rallongé dans l'esprit de l'époque, déplacé et ramené à un mètre de l'étrave.

Par ailleurs, une nouvelle dérive assure une meilleure stabilité au bateau.

Celui-ci y gagne aux allures de près et gîte beaucoup moins...

La surface de voilure est ramenée de 30 m2 à 20 m2. Durant la seconde guerre mondiale, le bateau fût plusieurs fois convoité par les officiers allemands qui l'enlevaient devant le chantier.

Baptiste Aubin et ses fils le reprenaient la nuit suivante... Après plusieurs aller et retour, la famille Aubin mit le " VÉZON " définitivement à l'abri dans les roseaux.